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L’édition 2020 du Food Morning organisée par CBNews été placée cette année sous le thème de la « Schizofood ». J’ai eu le plaisir d’être invité par l’équipe du magazine pour explorer ce thème « De la société de consommation à la satiété de consommation ».
En effet, quand nous confrontons nos aspirations à mieux consommer à la réalité de nos comportements alimentaires, il y a une réelle dissonance.
Véritable schizophrénie ou simples biais de lectures ? Découvrez ma vision dans cette intervention de 15 min (à 48 min 40) autour de :
- 2 biais de lecture (les sondages commençant par « les français pensent » et le prisme médiatique)
- 6 raisons de réelles dissonances,
- 3 pistes pour s’en sortir.
Pour aller plus loin :
- Dans son Podcadt Vlan!, Grégory Pouy interroge Albert Moukheiber, docteur en neuroscience et psychologue qui explore en 30 min les freins qui nous empêchent de passer de la prise de conscience à l’acte. Prenant l’exemple de la culpabilisation écologique qui ne fonctionne pas, ces mécanismes peuvent être bien entendu élargis à d’autres sphères.
Nous captons dans un premier temps une information qui assimilée peut se transformer en connaissance. Cette connaissance peut devenir une croyance et se transformer en intention puis en passage à l’acte. Mais ce schéma reste théorique et nous rencontrons des « pièges » nous empêchant de passer d’une phase à l’autre et en particulier à la phase du passage à l’acte. Quelques exemples de biais dont nous devons prendre conscience :
- exposition à des connaissances nombreuses et complexes souvent mal expliquées (défi de la pédagogie),
- exposition à de fausses connaissances,
- exposition à des connaissances vraies mais qu’on intègre de manière fausse et qui nous poussent ainsi à avoir de fausses croyances,
- incohérences des informations, des consignes pouvant être clairement dissonantes,
- biais de la distance temporelle qui nous empêchent d’agir dans l’optique de changements long terme car tout ce qui est dans l’effort décalé nuit à l’action à court terme,
- la diffusion de la responsabilité « pourquoi moi et pas les autres »,
- l’impuissance active, autrement dit le fait de ne rien faire pensant que cela ne servira à rien à notre simple niveau,
- désensitivation à trop d’informations anxiogènes auxquelles nous finissons par nous accoutumer,
- capacité à revenir sur un confort via nos plus ou moins grands privilèges.
- Une récente typologie de 6 comportements face à l’urgence climatique élaborée par LinkUpFactory nous éclaire sur les freins et les ressorts de ces différents groupes de populations :
La société ne peut pas exiger la fin des pesticides et de l’élevage industriel, et en même temps chercher à acheter toujours le moins cher […] à l’étranger ce qui est impossible de produire en France à coût réduit.
- Plusieurs précédentes contributions autour de ce sujet dans les archives de Stripfood :
- La pub Leclerc illustrant la difficulté de changer ses comportements d’achats et de consommation :
- Enfin, pour finir, un clin d’oeil plus léger à la chronique de Constance sur France Inter sur la « Journée mondiale du Nutella », une pépite en la matière :