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Quand j’étais gamin, dans le Limousin, nous allions souvent chercher les champignons. Cèpes, girolles ou encore trompettes de la mort, ces délicieux fruits des bois poussaient dans de « petits coins » bien particulier. Et une chose était bien claire, on ne divulguait jamais ses coins à champignons ! C’est ce que l’on appelle un principe.
Mais pourquoi donc s’obstiner à ne pas révéler ses fameux petits coins ? Peur de devoir les partager avec d’autres ? Peur de les voir saccagés par des hordes de ramasseurs peu précautionneux ? Peur de quoi, au juste ?
La première raison tient au fait que ces coins se transmettent comme des secrets de famille bien gardés. Mais il ne faut pas oublier que dans bien des cas, la gentille cueillette de champignons peut s’avérer être une rentrée d’argent non négligeable. D’autant plus que les ramasseurs de champignons sont rarement les propriétaires des terrains sur lesquels ils les ramassent. Un enjeu pas si anodin que cela à y regarder de près.
En 2016, un internaute avait même créé une carte interactive sur Internet afin que chacun y renseigne ses précieux endroits. Il suffisait de se géo-localiser et déclarer sa cueillette. L’appli n’aura mis que quelques jours à être piratée par des réfractaires.
Eh bien pour ses bonnes adresses de restaurants, c’est un peu pareil. Mais pourquoi donc les claironnerait-on ?
En fait, le plus grand risque n’est pas tellement du côté des clients qui afflueraient en masse (tant mieux d’ailleurs) mais bien du côté du restaurateur. Comment faire face à ce succès ? Ne risquerait-il pas de prendre « la grosse tête » ?
Eh bien dans ce cas, il y en a encore des établissements qui réussissent à conserver l’authenticité des origines. Que ce soit en maîtrisant leur taille, en conservant la qualité de leur cuisine ou encore leur proximité avec les clients, il existe des adresses qui ont su rester parfaitement authentiques.
Parmi ces adresses de petits restaurants médiatisées d’un seul coup, on trouve le fameux « Chez Erwan » à Bourdonnay, dont le passage dans l’émission « C’est meilleur quand c’est bon » d’Emmanuelle Jarry (une petite pépite que je vous recommande chaudement http://cestmeilleurquandcestbon.com/ ) n’a pas changé sa façon d’accueillir les clients ni de faire la cuisine. Cette adresse réjouit toujours les papilles des amateurs d’adresses « à la bonne franquette » comme me l’ont confié de nombreuses personnes.
Citons, également Supinya Junsutade, la très médiatique chef thaïlandaise de street food dont le « boui-boui » (le Raan Jay Fai) a été médiatisé par le guide Michelin qui lui décerna contre toute attente une étoile.
Si la petite grand-mère n’a pas cédé sa place derrière ses chaudrons (comme je le raconte dans l’article ci-dessus lors de ma visite dans le restaurant), on note en revanche un petit « up » au niveau des tarifs et surtout trois bonnes heures pour espérer y manger. La rançon de ce succès ?
Bref, continuons de partager nos adresses de bonnes bouffes, même sous le manteau, car les meilleurs savent toujours parfaitement nous le rendre.
Pour jeter un œil sur mon guide des adresses 100% authentiques, c’est par ici : Guide StripFood