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Dans un contexte de tensions inédites (flambée du cours des matières premières, inflation, pouvoir d’achat…) qui creusent toujours plus la fracture sociale et alimentaire, comment continuer à mener les chantiers indispensables de la transition alimentaire ? Comment rendre cette alimentation accessible au plus grand nombre ? Cela passera-t-il par des compromis ou alors par un changement plus radical dans nos méthodes ? La transition alimentaire est-elle encore possible ?
J’ai décidé de croiser le regard de 10 personnalités. Idéal pour se faire sa propre opinion sur la question !
Après Florence Dupraz , Bettina Aurbach puis Bruno Parmentier, j’accueille aujourd’hui Jean Moreau, cofondateur et Président de Phenix, la startup française qui fait de l’anti-gaspi une action positive et solidaire.
Stéphane Brunerie
Qui n’a jamais rêvé d’avoir 16 milliards d’euros sur son compte en banque ?
Chaque année, la France détruit 10 millions de tonnes de nourriture, ce qui correspond à 16 milliards d’euros en valeur marchande selon l’Ademe. 16 milliards qui partent en fumée, et on recommencera l’année prochaine.
Ou peut-être pas.
En février 2016, la France est devenue le premier pays à faire une loi contre le gaspillage alimentaire, votée à l’unanimité. Depuis cette date, la destruction des invendus alimentaires est répréhensible et le don est encouragé. Cette idée pleine de sens a eu un écho inattendu : de la Colombie à l’Italie, en passant par l’Espagne ou le Panama, de nombreux élus se sont inspirés de la loi française.
Faisons un calcul simple : en revalorisant un tiers des 10 millions de tonnes gaspillées chaque année dans notre pays, on pourrait nourrir trois fois les 8 millions de personnes en situation d’insécurité alimentaire dans notre pays. *
Finalement, en connectant ceux qui ont trop avec ceux qui n’ont pas assez, la France réduirait son empreinte carbone, tout en mettant fin à la faim.
* Source : Etude Secours Populaire 2021
« 8 millions de personnes sont désormais dépendantes de l’aide alimentaire. »
