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Salade Tout, c’est un podcast de bouffe créé fin 2018 en Belgique.
Lors de la saison 1, il était animé par ses deux créatrices, deux journalistes belges (Élisabeth Debourse et Axelle Minne) à l’humour (belge bien sûr !) finement aiguisé et partant bras dessus, bras dessous dans des explorations quasi-ethnographiques de leur patrimoine gastronomique.
La gastronomie est-elle toujours « un truc de vieux » ? Pourquoi la bouffe est-elle si sexy ? Un bar à baguettes, c’est une boulangerie ? Pourquoi manger seul est-il si gênant ?
Je vous conseille l’écoute des trois épisodes ci-dessous. Moi, je trouve vraiment qu’il y a un petit arrière goût de Striptease.
Avec « Salade Tout », on taille un bout de gras sur ce qui se trouve dans nos assiettes, et tout autour. Dans ce podcast qui allie culture food et questions de société, deux hôtesses bien gratinées investiguent tendances alimentaires et habitudes culinaires avec une vision engagée de l’alimentation.
Oubliez tout ce qu’on vous a dit, parler la bouche pleine est une excellente habitude.
Pour la saison 2, rebaptisée (contexte oblige) « Salade Tout Corona », Elisabeth Debourse a choisi de dresser un portrait saisissant de la Belgique frappée de plein fouet par la crise sanitaire.
Au menu, 5 épisodes documentaires qui dressent, chacun leur tour, le portrait social et politique de cette crise à travers l’alimentation.
Qui a pris en charge la préparation des repas pendant le confinement ? Qu’ont pensé les maraîcher·es du regain d’intérêt pour les producteur·ices locaux·les ? Comment la crise a-t-elle impacté le secteur de l’Horeca (NDLR : le secteur d’activités de l’hôtellerie, de la restauration et des cafés) et ses prestataires ? Quels réseaux d’entraide alimentaire la Covid-19 a-t-elle fait naître au sein de nos communautés ? Combien de kilomètres de goudron les livreur·euses à vélo ont-ils avalé ?…
Dans le premier épisode, le ton tranche clairement avec celui de la Saison 1.
En Belgique, manger à sa faim reste encore un privilège.
Elle y aborde avec gravité la question brûlante de l’aide alimentaire en levant de façon pudique le voile d’une nouvelle vague de pauvreté précipitée par la crise du Covid19. Elle rencontre celles et ceux qui se battent pour nourrir les publics fragilisés ou éreintés par les mesures sanitaires et économiques, et constate qu’en Belgique aussi, manger à sa faim reste encore un privilège. On y découvre des témoignages authentiques, témoins de ce phénomène tragique de déclassement social qui frappe massivement nos sociétés.
Elle raconte ce moment poignant, en sortant des Restos du Coeur, où elle s’est mise à pleurer, seule, derrière le volant de sa voiture.
Je devrais pas raconter ça, enfin c’est peut-être pas ce que vous attendez d’une journaliste objective. J’ai appelé ma mère on a parlé de l’injustice, de la faim, de la honte d’avoir faim, de n’avoir presque plus rien, du fait que vivre décemment ça commence par se nourrir.
A l’heure où nous n’en finissons pas de polir la définition du bien-manger, on reprend conscience soudainement, que pour de nombreuses personnes, bien-manger c’est déjà simplement arriver à manger, au quotidien.
Liste des structures françaises habilitées pour l’aide alimentaire au niveau national et régional
Photo de couverture ©Lou Verschueren