Cette semaine l’excellent magazine « Le 1 » titre :

Une du magazine Le 1
Nous vivons une époque où la crise de confiance est partout. La défiance envers le système politique, ses institutions mais également la science, l’entreprise ou encore les médias est omniprésente.
En fait, nous faisons confiance aux personnes qui ont un savoir que l’on ne possède pas et donc quelque part une autorité sur nous. C’est par exemple la confiance qui s’opère envers un médecin, un professeur ou encore un média.
Or aujourd’hui, l’accès à l’information est rendu possible de façon quasi infinie et c’est là qu’intervient la perte de confiance. La défiance s’installe progressivement et la parole d’un médecin, d’un média, d’un politique mais également d’une entreprise et d’une marque peut être totalement remise en question car croisée, comparée, challengée ! Bien entendu, les scandales alimentaires ou financiers ont été clairement déterminants mais ils ne sont pas forcément propres à notre époque.
L’alimentaire n’y échappe donc pas !
L’accès aux données nutritionnelles, additifs, informations sur les entreprises, etc… est rendu aujourd’hui possible via les applications type Yuka, Scan’up ou encore Open Food Facts. Globalement, fini le distinguo BtoB (pour les pros) et BtoC (pour les consommateurs), l’info est aujourd’hui partout est accessible de tous. Dans le modèle économique « C’est qui le Patron ? », ce sont même les consommateurs sociétaires qui vont vérifier la bonne application des cahiers des charges plébiscités en amont.
Désormais, plus personne ne semble cru « sur parole ». Drôle de société !
Nous n’avons plus confiance car, nous aussi, nous savons ! Consommateurs et citoyens ont donc récupéré une forme de pouvoir et en face le business du big data se frotte déjà les mains en vue de la monétisation de ces informations.
Tous les acteurs de l’alimentation doivent oeuvrer dans le sens de la transparence, c’est une nécessité absolue. Mais dans ce contexte, 2 challenges de taille sont à résoudre :
- la fiabilité des données (on parle des « fake news » intentionnelles dont regorgent les réseaux sociaux mais il y a aussi les informations simplement erronées dans Wikipédia ou son équivalent alimentaire OpenFoodFacts, deux bases de données pouvant être mises à jour par n’importe quel citoyen),
- l’interprétation de ces mêmes données par un citoyen ou un consommateur qui n’est pas un spécialiste de tous ces sujets. En tout cas, il est permis d’en douter !