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Tribune publiée dans le magazine CB News N°75 (avril 2019)
Dans un monde où la transparence est réclamée par tous, le consommateur est noyé sous une déferlante d’informations. Dès lors, compliqué pour lui de savoir comment mieux consommer !
Côté industriels et producteurs, labels et certifications prolifèrent mais deviennent difficiles à décoder. On trouve aussi des applications très faciles d’usage comme Yuka mais qui se révèlent au final beaucoup trop simplistes. Sans parler du foisonnement des reportages et des dossiers sur l’alimentation malheureusement trop souvent objets de mises en scène manichéennes : industriels vs artisans, agriculteurs vs écolos, petits vs gros. Il y a enfin les réseaux sociaux où pullulent désinformation, fake news et bashing en tous genre.
Confondant souvent opinions avec connaissances, risques avec danger, notre époque fabrique peurs et indignations à la chaîne et finit par trancher les grandes questions à coup d’applaudimètre.
Décadrons le sujet pour recréer du sens
Prendre du recul devient donc capital car notre alimentation a une dimension globale. Plaisir, goût, sécurité alimentaire, degré de transformation, origines, mode de culture, bien-être animal, nutrition, partage de la valeur, RSE… les critères de qualité sont nombreux et leur appréciation relative, en fonction des consommateurs et des produits.
Défendre notre modèle culturel alimentaire français est également porteur de sens. Ce modèle structurant, nous invite à l’équilibre dans notre façon de manger (présent dans la notion contemporaine de « flexitarisme »), à se faire plaisir en craquant parfois pour mieux se raisonner au quotidien, à ne pas se culpabiliser ni se priver, à profiter ensemble du même repas plutôt que de favoriser les régimes ultra personnalisés, à renouer avec le bon sens (respect des saisons, consommation locale, re cuisiner).
Repenser l’information, une responsabilité collective
Chacun doit repenser la façon dont l’information est produite et consommée.
- – Les médias, en recréant du lien entre des mondes devenus étanches (qui ne se comprennent plus car ils ne se connaissent plus) et en montrant des actions concrètes qui changent positivement les choses au-delà de l’indignation.
- – Les industriels et les agriculteurs, en présentant avec pédagogie leurs métiers et en expliquant la façon dont ils opèrent la transformation de leur offre.
- – Les consommateurs, en accordant à nouveau du temps à leur alimentation pour lire les étiquettes, s’extraire des discussions de leurs réseaux sociaux et questionner les informations qu’ils diffusent eux même.
- – Enfin, les pouvoirs publics en érigeant l’éducation alimentaire comme une priorité absolue et ce, dès le plus jeune âge.