Dans les années 80, je regardais « La Cuisine des Mousquetaires » sur FR3. Aux commandes de cette émission d’un autre temps, l’incroyable duo 100% féminin, Micheline et Maïté. Dans cette cuisine à la fois rebelle et généreuse, on ne lésinait ni sur les quantités ni sur l’assaisonnement. La « lichette » était l’unité de mesure approximative la plus utilisée au sein du programme. Une véritable « popote culture ».
Nous vivons une époque où la cuisine est partout, particulièrement à la télé. Top Chef, Master Chef, Le Meilleur Pâtissier… Le petit écran dégouline de bouffe, parfois même jusqu’à l’indigestion.
Mais cette mise en scène contemporaine, ultra scénarisée, n’a rien à voir avec la spontanéité et la bonhomie de la cuisine télévisée que j’ai connue dans mon enfance. Car oui, dans les années 80 et 90, on regardait « La Cuisine des Mousquetaires » sur F.R.3.
Aux commandes de cette émission ultra populaire d’un autre temps, l’incroyable duo 100% féminin Micheline et Maïté.
Micheline, c’était l’assistante, mi-candide, mi-godiche, mais toujours prête à aider sa puissante patronne. Maïté, c’était le boss, avec son accent landais qui fleurait bon le confit de canard. De son vrai nom, Marie-Thérèse Ordonez, Maïté anima avec son acolyte Micheline l’émission de 1983 à 1999.
Pourtant, rien ne la destinait pourtant à tout cela. Maïté travaillait à la SNCF en tant qu' »annonceuse ». Elle était chargée d’alerter d’une trompette les ouvriers travaillant sur les voies ferrées. Alors qu’un jour, elle cuisinait pour les joueurs de l’équipe de rugby de Rion-des-Landes, elle est repérée par un réalisateur.
Et oui à l’époque, la cuisine était dans son jus, assez grasse, authentique et toujours très drôle. Mettant en valeur le terroir du Sud-Ouest, la cuisine de Maïté était une cuisine rebelle, en résistance avec la cuisine moderne.
Cochon de lait farci, crépinettes au foie gras, sanglier, carbonnade gasconne, homard flambé à l’armagnac, ortolans… on était dans la cuisine qui ne cache rien, la cuisine qui sent bon la campagne et l’animal encore vivant (pas le meilleur souvenir, cela dit). On se souciait peu de nutrition et la graisse de canard coulait alors à flots.
Dans cette cuisine généreuse, on ne lésinait ni sur les quantités ni sur l’assaisonnement. La « lichette » était l’unité de mesure approximative la plus utilisée au sein de l’émission.
Si avec les lunettes de notre époque, cette cuisine peut sembler aux yeux de certains un peu trash, elle illustre pourtant bel et bien une partie de notre culture, et une certaine idée de la gastronomie à la française. Elle mérite que l’on continue de la diffuser…, même juste pour en rire.
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