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Xavier Gorce est un dessinateur et illustrateur français qui collabore quotidiennement depuis 2002 au site du Monde, lemonde.fr, à travers son blog, les Indégivrables.
Il dénonce avec un trait simple mais toujours décapant l’absurdité de notre société et en particulier nos comportements de citoyens souvent paradoxaux.
Pour cela, il met en scène une bande de petits pingouins habitant une banquise en péril à l’image de notre planète. Souvent indignés voir franchement colériques, ils sont à l’image d’une société de plus en plus hystérique qui ne se comprend plus. Ses détracteurs y voient une vision parfois condescendante de certains citoyens. Pourtant entre les champions de la bonne conscience et les rois de l’inconscience, on peut reconnaître que Xavier Gorce n’oublie pourtant personne.
Les contradictions de nos modèles alimentaires ne lui échappent pas et ses dessins sont autant d’occasions d’interpeller nos consciences individuelles.
Je vous conseille vivement son ouvrage « Les Indégivrables. Chaud Devant ! » qui est une petite pépite, à commencer par la préface de Sophia Aram dont voici un extrait pour vous donner envie :
« J’aime les pingouins. Ils observent la banquise fondre sous leurs pieds et ils ne font rien d’autre que rationaliser leur inconséquence. (…) J’aime les pingouins parce qu’ils sont largement aussi cons que nous. Mais contrairement aux pingouins, nous avons ce qu’il s’appelle une « conscience écologique » (…) qui nous sert plus sûrement à culpabiliser qu’à répondre à l’ampleur des désordres climatiques que nous avons nous-mêmes causés. Un peu à la la manière d’un pompier pyromane mais qui s’imposerait d’éteindre l’incendie avec un dé à coudre. Moi, par exemple, je suis la championne du dé à coudre. Je ne mange plus de viande depuis que j’ai appris que les vaches pètent ou rotent. (…) Je mange local, bio et de saison, quitte à bouffer du chou tout l’hiver, ce qui, je vous le confirme, n’est pas toujours formidable pour l’effet de serre et la vie en société. (…) Je m’aperçois à l’instant que depuis que j’ai commencé à écrire ces quelques lignes, la lumière des ampoules ultra-basse consommation de mon bureau n’ont pas encore fini de s’allumer, mais je patiente sagement dans une pénombre écoresponsable ». (…) J’aime Xavier Gorce parce qu’il a le talent pour débusquer le pingouin qui sommeille en nous, que ça plaise, ou non. »
Sous-jacente derrière cet édito ultra drôle, l’idée que nos petits efforts au quotidien (indispensables) ne peuvent avoir un véritable impact que s’ils sont relayés d’une action politique courageuse pour faire changer les choses à un niveau global. C’est évident.
Extraits choisis :