Temps de lecture : 2 min
Il y a quelques jours, une journaliste m’a contactée dans le cadre d’un article sur l’origine de la madeleine. Alors j’ai commencé à lui expliquer qu’il y avait plusieurs madeleines et que…. NON ! Elle voulait en fait l’histoire de la « vraie » madeleine, celle de Commercy !
Commercy, une bien belle histoire de culinarité
En 1755, Stanislas, roi de Lorraine, reçoit. Mais, au cours du repas, on lui apprend que son pâtissier, fâché à la suite d’une querelle, a rendu son tablier.
Un repas sans dessert ne peut se concevoir. Le majordome se fait fort de sauver le roi de ce déshonneur, pourvu qu’on lui laisse un peu de temps.
Pendant que la société s’amuse de jeux, de récits, se divertit du nain Ferry qui sort un pâté géant, on s’affaire à l’office.
Et voici le dessert. On apporte aux invités des gâteaux d’une forme originale, dorés, et fondants… Une merveille !Ravi, le roi fait venir l’auteur de ce miracle : on lui présente une jeune et jolie servante, rose de confusion et les mains encore blanches de farine…
– « Comment s’appelle ce chef-d’oeuvre ? »
– « Il n’a pas de nom, sire ; c’est ce que l’on fait chez moi, à Commercy, les jours de fête. »
– « Et quel est ton nom ? »
– « Madeleine »
– » Eh bien, il s’appellera comme toi : Madeleine de Commercy. »
Mais quand on regarde de plus près des histoires de madeleines, il n’y en a pas qu’à Commercy ! On trouve de la madeleine par exemple à Dax ou encore à Liverdun mais également en Espagne où elle aurait été apportée par les français lors des pèlerinages à Saint Jacques de Compostelle.
La madeleine, c’est avant tout un souvenir
Le week-end dernier, j’étais à Saint-Yrieix-La-Perche en Haute-Vienne (entre Brive, Limoges et Périgueux très précisément) au « salon de la Madeleine » !
Et oui, à Saint-Yrieix, on est aussi dans le berceau de la madeleine ! Qu’elles s’appellent madeleines Bijou, Boule d’Or ou encore Bébé, la ville regorge de fabricants de madeleines. Et quand à Commercy, on se la joue madeleine à la mirabelle, à Saint-Yrieix on revisite la madeleine à la pomme, à la farine de châtaigne ou encore plus insolite, au boudin noir (les spécialités locales du Limousin) !
Me concernant, je suis tombé dans la madeleine depuis tout petit et je n’en suis d’ailleurs toujours pas vraiment ressorti (mais ce n’est pas vraiment le sujet). Ma madeleine de Proust vient justement de cette région de Saint-Yrieix. Il s’agit de la madeleine « Bébé », dont la création remonte à 1870, avec sa coque de chocolat craquante (au chocolat noir, lait ou encore Grand-Marnier).
Le « Proust effect »
En fait, la madeleine, c’est bien plus qu’un simple gâteau. C’est le mythe de l’enfance. C’est cette sensation unique de tendresse et de moelleux qui nous renvoie à ces souvenirs indélébiles, liés à notre propre histoire. C’est le fameux effet madeleine de Proust ! Le pouvoir d’évocation d’un simple petit gâteau est juste exceptionnel.
Et même parfois, à bien y réfléchir, on se rend compte que notre fameuse madeleine de Proust est peut être tout autre chose qu’une madeleine !
Et vous quelle est votre madeleine de Proust ?
Les commentaires sont fermés.