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Lieu de production, liste d’ingrédients, origine de ces ingrédients (ou de certains tout au moins), type d’agriculture, allergènes, valeurs nutritionnelles… En général, les informations ne manquent pas quand il s’agit de choisir des produits alimentaires même si la transparence s’arrête là où les producteurs et distributeurs l’entendent (voir articles précédents de Stripfood sur la transparence).
Qu’elles soient imposées par le législateur ou communiquées de manière volontariste, ces informations permettent de faire des choix éclairés quant à notre alimentation à domicile, pour peu que l’on ait les clefs pour les décoder (voir dossier Stripfood sur l’éducation à l’alimentation).
Mais qu’en est-il hors domicile ? Vous êtes-vous déjà interrogé.e sur la provenance des ingrédients, sur les pratiques agricoles, les conditions d’élevage, la méthode de préparation, la composition des plats qui vous sont servis au restaurant ou livrés ? Vous êtes-vous déjà demandé ce que mangeaient véritablement vos enfants à la cantine ? Saviez-vous par exemple que plus de 50 % des viandes servies dans les cantines scolaires en France étaient importées (source : Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation) alors que 85% des Français se disent soucieux de la provenance de la viande qu’ils achètent (source Interbev) ?
L’affichage de l’origine de la viande bovine est obligatoire dans les restaurants depuis une vingtaine d’années mais c’est seulement depuis mars 2022 que celui de l’origine des autres viandes achetées brutes l’est aussi.
Pour ce qui est des produits carnés élaborés (saucisses, produits marinés ou panés… pour lesquels l’affichage de l’origine des viandes n’est pas obligatoire), des poissons, des œufs, des fruits et légumes… cela reste souvent encore bien mystérieux.
Certains restaurateurs (indépendants, chaînes, restauration collective) s’engagent dans des démarches de transparence au sujet de leurs choix et pratiques, mettant en lumière les producteurs auprès desquels ils s’approvisionnent, s’engageant à n’utiliser que des produits bruts et bio par exemple, bannissant certains ingrédients ou additifs… Mais force est de constater que les plats servis au restaurant ou à la cantine, recèlent encore bien des secrets.
La réglementation viendra-t-elle, dans les mois qui viennent, imposer davantage de transparence aux acteurs du hors domicile ? Les consommateurs exigeront-ils d’en savoir plus sur le contenu de leurs assiettes et de celles de leurs enfants ? Les restaurateurs prendront-ils les devants au regard des attentes de leurs clients ou de la multiplication des crises alimentaires ? Le digital et la blockchain faciliteront-ils la mise en œuvre de cette démarche de transparence ?
De nombreux projets sont en cours sur le sujet. Mais dans un contexte où les questions de transition alimentaire et de souveraineté alimentaire se heurtent aux préoccupations concernant le pouvoir d’achat, comment se fera l’arbitrage concernant la transparence en consommation hors domicile ?