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Le bio connaît un succès fulgurant dans le monde entier. Après avoir conquis ses catégories de prédilections où sa promesse est certainement la plus crédible (fruits, légumes, lait, oeufs…), le bio se répand à vitesse grand V dans tous les rayons.
Fini le bio réservé à une minorité qui aurait seule le droit de manger les meilleurs produits, place à l’ère du bio pour tous !
Le bio, une aspiration qui dépasse un simple label
La promesse du bio est quasiment toujours associée au « sans pesticides »ce qui en fait sa promesse phare, même si dans la réalité le cahier des charges bio intègre d’autres éléments (comme par exemple l’absence de nourriture à base d’OGM pour les animaux). Mais dans la réalité, derrière ce label bio, se cache une aspiration profonde à un autre modèle alimentaire et un rejet de l’agriculture conventionnelle.
Chacun y place donc certainement beaucoup plus que ce label ne peut promettre. On est donc sûrement dans une forme d’idéalisation qui dépasse le label. Le lien avec la santé est régulièrement discuté. Cela ne fait pas toujours l’unanimité car le consommateur bio cumulerait des comportements alimentaires et une hygiène de vie dépassant la seule consommation de produits bio.
Un bio accessible mais à quel prix
Alors si le bio incarne une forme de mieux manger, pour ceux qui le plébiscitent, la question de sa démocratisation se pose dans la foulée.
À l’heure où toutes les enseignes ont choisi pour mission de défendre le « mieux manger », pourquoi réserver à une minorité ce qui serait bon pour tous ? La grande distribution et les industriels ont donc décidé de s’emparer du bio comme levier business mais également outils d’image. Le bio devient le « must have » de toute bonne stratégie marketing. Et pour couronner le tout et donner de la crédibilité à ce combat, la grande distribution a décidé de marteler son ambition de faire du bio accessible avec son régime de promotions et de produits discountés qui va avec. Ce marché aux perspectives florissantes peut rapidement dégénérer en bonne vieille guerre des prix et ruiner toute l’ambition de valorisation portée par la démarche. Car oui le bio coûte juste 2 x plus cher à produire alors le prix doit encourager les agriculteurs ayant choisi cette reconversion.
Alors pour pouvoir proposer ce bio, il ne faut pas vraiment chipoter sur les garanties ! En effet, par exemple, la purée Mousline Bio est certes bien bio mais fabriquée en Allemagne avec des pommes de terre allemandes ! Pourquoi pas car les surfaces agricoles bio en France sont insuffisantes, on le sait. Mais le comble dans l’histoire est que la purée Mousline « standard » est quand à elle produite en France avec des pommes de terre françaises. Pas vraiment clair pour le consommateur ! Du bio venu de l’étranger et en moyenne 30 % plus cher : est ce le prix à payer ?
Il vaut mieux privilégier le local conventionnel que le bio importé
Nous devons rester vigilants sur le développement tous azimuts de ces offres et vérifier l’origine de production mais aussi celle des ingrédients. Nous devons privilégier des marques et les entreprises dont l’ADN de qualité est en ligne avec cette idéologie.
Il n’y a pas de bio français sur certains produits car pas encore de production en France ? Privilégions alors clairement une offre locale conventionnelle ou encore mieux « raisonnée » (même si l’offre manque encore de lisibilité) plutôt que du bio importé et ce pour plusieurs raisons :
- le label bio n’est pas une certification universelle et ses règles ne sont pas les mêmes partout dans le monde et les procédures de contrôle en France sont ultra strictes et surveillées
- importer du bio pose clairement question vs le bilan carbone
- et cela pose aussi problème au regard de la qualité des produits. Par exemple, sur les fruits et légumes, ces derniers ne sont pas récoltés à maturité et sont donc à priori moins riches en vitamines et nutriments.
C’est à ce prix que nous pourrons préserver le contenu de ce label qui sera peut-être demain le nouveau standard de notre alimentation (ou pas !)…
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