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On ne compte plus les atouts des protéines végétales que ce soit pour notre santé, l’impact sur le réchauffement climatique ou encore les nombreuses et parfois inattendues applications dans notre vie quotidienne. Grâce à un meilleur équilibre entre les protéines animales et végétales, ces dernières sont donc un levier stratégique de la transition agricole et alimentaire avec en toile de fond les enjeux clés autour de notre souveraineté alimentaire. Il faut désormais organiser et accélérer cette nécessaire transformation du contenu de nos assiettes. Ce sera le thème du prochain « Open Agri Food » qui aura lieu à Orléans le 29 novembre prochain.
Si les protéines végétales ont une cote en hausse, c’est d’abord parce qu’elles présentent des atouts en agriculture qui les rendent particulièrement utiles pour lutter contre le réchauffement climatique. En effet, elles captent l’azote dans les sols, et ainsi diminuent le recours aux engrais. Elles permettent aussi de maintenir les sols couverts plus longtemps et de les rendre plus fertiles. Ces plantes sont devenues des instruments précieux d’une nouvelle agriculture plus résiliente et plus soucieuse de l’environnement.
Source : Open Agri Food Orléans
Mais leurs bienfaits ne s’arrêtent pas là ! Au-delà de leurs propriétés nourricières et de leur contribution à revégétaliser nos assiettes, elles offrent mille et une utilisations dans notre vie quotidienne.
Par exemple, en ce qui concerne le soja, une des pièces maitresses de ce trésor, c’est l’alimentation pour le bétail qui constitue, de loin, leur premier débouché. Les tourteaux de soja sont devenus la principale source d’alimentation de nos animaux d’élevage. Ils sont obtenus après avoir pressé les graines et recueilli l’huile de soja. Ce sont donc des co-produits. Une quantité considérable de tourteaux de soja est consommée chaque année dans le monde, en Union européenne (26 millions de tonnes) et en France (3.3 millions de tonnes). Mais la production française de soja ne couvre qu’une infime partie de la demande nationale. Cette première utilisation alimente une des controverses qui seront traitées au Forum Open Agrifood. Doit-on cultiver du soja pour produire davantage de protéines animales ? Autrement dit, entre le Food et le Feed, que doit-on privilégier ?
L’huile de soja est aussi largement utilisée par l’industrie agroalimentaire qui exploite particulièrement les 2% de lécithines contenus par la graine. Ces lipides particuliers disposent d’un grand pouvoir émulsifiant, largement utilisé dans les pâtisseries, les chocolats, les margarines, etc. Mais le soja connait bien d’autres utilisations alimentaires, sous des formes très diverses : soyfood (tofu, jus de soja), production de produits fermentés comme la sauce de soja, etc. La France se distingue par la fabrication de nombreux produits sur son territoire. On trouve enfin à la graine de nombreux usages non alimentaires : la fabrication de vernis et de peintures, d’encres d’imprimerie ou du biodiesel sur le continent américain. Il en va de même pour la majorité des protéines végétales !
Champ de colza – Photo Zhao Jiankang
Le colza est une culture largement répandue dans le monde, principalement dans les zones tempérées fraîches, principalement pour l’alimentation animale, pour la production d’huile alimentaire, et plus récemment pour la production de biocarburant.
Pour ce qui est du lin, la matière première principale recherchée sont ses fibres, utilisées à 90 % utilisées par la filière textile (mode & l’habillement ; prêt-à-porter ; haute couture ; ameublement intérieur …). Les autres 10% sont dédiés à des applications techniques comme les textiles à usage technique, les composites haute performance, l’isolation pour le bâtiment… L’ensemble de la plante est valorisable ! Du lin, on ne jette rien. Les graines, fibres, poudres, anas (bois présent dans la tige) et fils de lin sont transformés en chemisiers, nappes, rideaux, toile de tente, panneaux agglomérés, isolants, litières, combustibles, panneaux de portières de voiture, raquettes de tennis, semences, huiles pour la phytothérapie ou pour le traitement du bois, solvants, paillages écologiques, aliments pour animaux, billets de banque américains…
Champ de lin – photo Philippe Montigny
La féverole est utilisée majoritairement en alimentation animale (volaille, porc, bovin) en France ou à l’export. Depuis trois ans, l’exportation de féveroles décortiquées vers la Norvège pour une utilisation en pisciculture est en augmentation. Quant au chanvre, c’est une culture écologique par nature.
Le chanvre est une plante pouvant être cultivée sur toute la planète, sur tout type de sol, dans des climats de de 7 à 30 degrés. Écologique par excellence, cette plante nécessite très peu d’eau, n’a aucun agresseur et s’intègre parfaitement dans l’agriculture biologique. Elle structure les sols : 1 hectare de cette culture fixe 15 tonnes de CO2, lors de sa photosynthèse. Une grande partie est ensuite restituée au sol. Elle est capable de couvrir les 4 besoins vitaux de l’humanité : se nourrir, se loger, s’habiller, se soigner. Ses utilisations sont infinies : aussi bien pour les besoins alimentaires pour les hommes et les animaux, que la production textile, la production de matière thérapeutique, de matériaux de construction, de l’isolation phonique et thermique, du biocarburant et bien d’autres.
Ces énumérations d’applications insoupçonnées de ces protéines végétales à l’ensemble des activités humaines sont loin d’être exhaustives et montrent à quel point il est important de s’intéresser à la production de ces plantes qui ne nous veulent que du bien !
Venez les découvrir au Forum Open Agrifood à Orléans le 29 Novembre !