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Et si en 2023, la France importait plus d’aliments qu’elle n’en exporte ? Ce curieux constat, établi par un rapport présenté au Sénat en 2019, souligne la dépendance progressive de l’hexagone vis-à-vis de filières agricoles étrangères, notamment sur des produits que nous avons l’habitude de produire chez nous (la pomme, par exemple, dont la production française a été en 2020 la plus basse depuis sept ans). Au-delà de la catastrophe écologique que représente l’importation de certaines denrées alimentaires, la question de notre souveraineté alimentaire se pose. Alors comment l’agriculture française peut-t-elle continuer à nourrir le pays tout entier ?
Depuis mars 2020 la question est pressante. Et presque deux ans plus tard, il est indéniable que la pandémie a changé la donne en matière agricole et accéléré les tendances en matière de sécurité, soutenabilité et santé. Dès les premiers jours du confinement, l’alimentation a été la préoccupation principale des Français qui rappelons-le se sont vite hâtés de vider, comme un peu partout dans le monde, rayons de supermarchés et grandes surfaces. Si les angoisses de pénurie se sont vite dissipées, l’alimentation et l’agriculture ont à cette occasion montré à quel point elles étaient garantes de la stabilité et de la paix. Pour les maintenir dans le futur, il sera indispensable qu’une part de l’acte productif soit effectué localement. Le monde agricole doit quant à lui être revalorisé, qu’il soit question des missions qui lui incombent ou bien des conditions des retraites des agriculteurs (la moyenne des pensions agricoles étant actuellement de 740 €, soit un peu plus de la moitié de la moyenne des Français à environ 1400 euros). Avec la moitié des agriculteurs à la retraite d’ici dix ans, il est donc urgent de consolider le secteur et de mettre en place de nouvelles initiatives agricoles attractives et viables.
Certaines initiatives vont bien sûr déjà dans ce sens. C’est le cas, par exemple, des fermes NeoFarm : des fermes maraîchères technologiques clé en main sur des petites surfaces (1-6 hectares), à proximité des villes pour produire des légumes bio et locaux (pour 50 à 150 tonnes de légumes.). Co-fondées en 2018 par Alexia Rey et Olivier Le Blainvaux, NeoFarm compte aujourd’hui trois fermes en Île-de-France toutes bâties sur un même modèle de production écologique et profitable destiné à faire face aux enjeux climatiques et de la résilience alimentaire.
Du côté associatif, le Conseil National pour la Résilience Alimentaire (CNRA) se fait remarquer pour son ambition de former un réseau de professionnels engagés pour la résilience alimentaire de nos territoires. Créé par des acteurs des circuits locaux sur le terrain, l’association s’engage à mutualiser les moyens via le partage d’expériences afin de passer à l’échelle les initiatives, à fédérer les acteurs, pour qu’ils puissent travailler entre eux et à structurer des filières pour qu’elles soient opérationnels de bout en bout. L’objectif à terme : renforcer la capacité des territoires à faire face aux futures crises et atteindre 50% de la consommation alimentaire produite localement. L’association collabore actuellement avec l’AFNOR à un corpus de bonne pratiques alimentaires à destination des territoires ainsi qu’au lancement d’une plateforme citoyenne afin de mener à bien des projets autour de la résilience alimentaire.
On le voit, des changements se font sentir au service de cette 3e révolution agricole. Acteurs privés et agriculteurs sont prêts à avancer ensemble et à trouver des solutions pour proposer dans les années à venir des circuits respectueux de l’environnement et des aliments qui contribuent à notre santé. Le consommateur, lui, comme on le sait, a repris une conscience aigüe de son alimentation et est aussi soucieux de sa propre autonomie alimentaire. Du côté des pouvoirs publics, cela bouge aussi. En Novembre, l’Etat s’est ainsi engagé à investir plus de 870 millions d’euros sur cinq ans pour accélérer la recherche sur l’agriculture de demain. Tous les voyants sont au vert pour amorcer une grande transformation de notre modèle alimentaire. Et si, cette fois-ci, on en était tous capables ?
Et à Nathalie HUTTER LARDEAU Fondatrice Évidence Santé de conclure également que si plus de la moitié des adultes en France sont en surpoids, il est urgent de considérer ces notions quantitatives à la fois pour notre agriculture mais aussi pour notre Santé. Travailler la pédagogie sur les justes Portions est LA priorité pour notre Santé et la préservation des ressources de notre planète avec une limitation du gaspillage.
Au tour de Sandrine DOPPLER de synthétiser :
On le voit, des changements se font sentir au service de cette 3e révolution agricole. Acteurs privés et agriculteurs sont prêts à avancer ensemble et à trouver des solutions pour proposer dans les années à venir des circuits respectueux de l’environnement et des aliments qui contribuent à notre santé. Le consommateur, lui, comme on le sait, a repris une conscience aigüe de son alimentation et est aussi soucieux de sa propre autonomie alimentaire. Du côté des pouvoirs publics, cela bouge aussi. En Novembre, l’Etat s’est ainsi engagé à investir plus de 870 millions d’euros sur cinq ans pour accélérer la recherche sur l’agriculture de demain. Tous les voyants sont au vert pour amorcer une grande transformation de notre modèle alimentaire. Et si, cette fois-ci, on en était tous capables ?