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Lorsque l’on pense à une période de fête, de plaisir et de bonheur, l’imaginaire collectif pense assez peu au mois de novembre… qui remporte pour nombreux d’entre nous la palme du mois le plus déprimant de l’année ! Pourtant, une tradition culinaire festive et franchouillarde perdure : celle du beaujolais nouveau.
Ah le beaujolais nouveau : mais qui a eu l’idée de faire un truc pareil ?
En fait son histoire n’est pas si ancienne. L’affaire est en effet à l’origine un coup de pub de génie parti… d’une dérogation administrative. Avant 1951, il était interdit de vendre le vin de l’année courante avant le 15 décembre. Frustrée d’attendre cette date, l’Union viticole beaujolaise demande la possibilité de vendre son vin « en primeur » (expression reprise également dans d’autres régions depuis) c’est-à-dire avant cette date fatidique du 15 décembre.
Gain de cause est trouvé le 13 novembre 1951, date anniversaire qui évolua plus tard au 3e jeudi de novembre. Ainsi est né et célébré le beaujolais nouveau !
Mais qu’a-t-il donc de particulier par rapport à un autre vin ?
En fait le Beaujolais Nouveau est un vin issu du cépage Gamay que l’on va rendre le plus léger et fruité possible de façon à ce qu’il soit consommé dès la fin des fermentations. Il n’affiche aucune autre prétention que de trôner fièrement au milieu d’un plateau de cochonnailles lyonnaises dans une ambiance festive sous fond d’accordéon. En soit, rien ne sert de lui demander de vieillir ni de te tenir la dragée haute à un grand cru de Bourgogne lors d’un dîner classieux, son rôle c’est le plaisir simple et immédiat
Mais tu trouves ça bon, toi, le beaujolais nouveau ?
Comme toujours dans le monde du vin, il est caricatural d’en juger un sur son appellation ou sa typicité, car tout dépend de qui le fabrique et sous quelles conditions. Vous pouvez trouver des beaujolais nouveaux absolument délicieux, authentiques et qui seront en plus de parfaits compagnons d’initiation aux vins rouges.
Affiches Beaujolais Nouveau – www.glougueule.fr
Pour le meilleur et pour le pire
Paradoxalement, le beaujolais nouveau a été à la fois la meilleure et la pire aventure des vignobles du Rhône. La meilleure pour l’expansion économique de la région : dans les années 70 et 80, le phénomène devient mondial, si bien que les Japonais et New-Yorkais en raffolent (l’exportation représente alors plus de la moitié de la consommation). La pire, car nombreux furent les négociants ou caves coopératives à abuser d’artifices pour stéréotyper ces vins (le fameux goût de banane… obtenu grâce à la magie des produits œnologiques) et en faire de véritables piquettes industrielles.
Le beaujolais, une vraie belle région de vin, contrairement aux idées reçues
Malheureusement cette image a longtemps collé à la peau de ce vignoble, mais les choses bougent ! Il serait important de ne pas passer à côté de magnifiques crus du beaujolais (Morgon, Fleurie, Brouilly, côte de Brouilly, Juliénas, Moulin à vent, St-Amour, Chénas, Fleurie, Chiroubles, Régnié, Beaujolais – Villages), d’autant plus que leurs prix sont abordables.
Et surtout, il serait dommage de manquer ce moment festif et gourmand du fameux troisième jeudi de novembre avec un beaujolais nouveau réalisé avec soin par de vrais vignerons. Alors, vraiment si déprimant que ça, le mois de novembre ?