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Caviar du pauvre, plat de cantine; quand ils font leurs courses, la lentille n’est pas franchement le premier choix des consommateurs. Pourtant, dans de nombreux pays, en manger le 1er janvier est un gage de chance et de prospérité pour l’année à venir. Et si en 2023 on en mangeait tous les jours ?
Cette année, sans surprise, les prix continueront d’augmenter et les menaces de pénuries seront encore présentes. Dans le viseur : le prix de la viande, dont l’augmentation devrait une fois de plus se situer aux alentours de 10-13%. Malgré une consommation générale en baisse, la viande reste la source de protéines préférée des Français. Faut-il y renoncer complètement ? À moins de ne pas en manger d’ordinaire, ce n’est pas à l’ordre du jour. Mais réduire sa consommation et donner une meilleure place aux légumineuses, c’est un grand oui ! Et cela tombe bien, la lentille n’attend que de refaire son entrée.
Utilisée dans les régimes végétariens et végétaliens, la lentille est depuis toujours une excellente source de protéines végétales. En moyenne, une portion de 100 grammes cuite contient environ 9 grammes de protéines, soit environ 18% de l’apport total pour un adulte moyen. Certes la lentille n’offre pas les mêmes avantages nutritionnels que la viande (notamment en source de fer hématique), mais elle compense en étant moins riche en acides gras saturés et en cholestérol tout en étant une grande source de fibres, de minéraux et de vitamines. Son prix demeure intéressant : comptez2 à 3 euros pour un sachet de 500 grammes en grande surface. En l’associant à suffisamment de céréales, légumes secs et, si vous le souhaitez, d’une quantité raisonnable de viande, vous obtiendrez une assiette gourmande et équilibrée.
En dépit de ses qualités, les Français semblent garder une image faussée de la lentille. Assimilée à un plat de cantine servi tiède, elle est en réalité bien plus que cela. Tout d’abord, il n’existe pas une lentille, mais de multiples variétés. On la trouve verte, orangée (aussi appelée lentille corail), brune, blonde ou noire. Chacune des variétés est unique et de taille différente. Chacune possède son propre arôme et peut être utilisée en salades, soupes ou bien dans les plats mijotés, ce qui en fait un aliment déclinable à l’infini. Ennuyeuse la lentille ? Pas du tout. Longtemps laissée de côté, la lentille est aujourd’hui prisée par de nombreux chefs et gastronomes en quête d’une cuisine simple, respectueuse et légère, et par des entreprises à la recherche d’une alimentation plus durable. C’est le cas d’HARi&CO, jeune start-up lyonnaise dont l’objectif est de remplacer l’apport protéique du repas par des produits 100% végétaux. À souligner également, son mode de culture. Peu exigeante, la lentille participe à une agriculture plus durable. En effet, pour croître, la lentille utilise l’azote de l’air pour enrichir ses graines. Cet azote est ensuite naturellement fixé dans le sol pour la prochaine récolte. Pas de gâchis ni de pollution, la lentille est même bonne pour notre planète.
On le comprend, à l’heure où rééquilibrer notre assiette est crucial, la lentille participe à la transition alimentaire en nous amenant vers un régime plus durable et équilibré. Tout comme ses consœurs (pois, haricots et fèves), également sources d’une grande richesse nutritionnelle, les légumineuses doivent faire leur retour dans notre alimentation tout en continuant à rester à un prix abordable pour les Français. L’enjeu est grand, mais tout porte à croire que la lentille pourrait bel et bien nous porter chance ! Autant commencer maintenant.