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Le Think Tank Les Echos a rendu ses recommandations pour accélérer la transition environnementale en décrétant le défi environnemental comme « la mère des batailles ».
L’économie sera le moteur de cette transition via 2 leviers : les coûts et les prix. Autrement dit, il faut que cela coûte moins cher de bien produire et plus cher de mal consommer.
2 éléments clefs en préambule :
- Réaliser l’interdépendance des acteurs les uns avec les autres dans un système complexe qui ne peut être solutionné en silos ;
- Admettre que quitter un état vers un autre plus instable est un risque pour lequel nous avons besoin plus que jamais d’acteurs combattants.
3 utopies :
- Accepter la primauté des connaissances sur les convictions ;
- Décréter la supériorité hiérarchique du défi environnemental ;
- Reconnaître que l’entreprise n’est pas le pire ennemi de la transition alimentaire, mais bien au contraire un des meilleurs vecteurs.
Ces recommandations ont l’ambition d’agir à la fois sur l’offre (agriculture et agroalimentaire) et sur la demande (consommateurs) car l’impact et l’accélération provient bien de la combinaison des deux. En cela, l’agriculture et l’agroalimentaire sont à la fois le problème ET la solution. Les pouvoir public ont quand à eux un rôle d’impulsion décisif.
Les recommandations pour décarboner l’offre :
- Fixer une trajectoire avec un cadre précis de réduction des GES sur le modèle de ce qui existe pour l’automobile pour aller plus vite ;
- Mettre en place des indicateurs : diagnostic au niveau de la ferme France et de l’usine France, indicateurs de régénération des sols ;
- Utiliser des symboles : accompagner les transactions foncières d’une mesure objective de la richesse des sols pour combiner critères quantitatifs (nombre d’hectares) et qualitatifs, formation obligatoire des mandataires sociaux (dirigeants des entreprises) aux enjeux environnementaux via un « permis de gérer » à l’image du « permis de conduire » une voiture ;
- Créer les conditions de financement via la création d’un statut d’entreprise agricole à mission pour créer davantage de valeur à la source, en créant les conditions d’un marché carbone réellement rémunérateur et en alignant les échelles de temps de la transition environnementale (en amont) et des contrats (en aval).
Les recommandations pour décarboner la demande :
- Mettre en place un indicateur : favoriser l’émergence et la standardisation d’un repère de produits à faible impact (comme l’Eco Score ou le Planet Score) ;
- Utiliser des symboles pour engager comme par exemple : affichage d’un prix réel d’un produit intégrant le coût des externalités, baromètre de la saisonnalité aux fruits et légumes « le vrai goût des saisons » mis en place par Casino, des « petites victoires » rapides anti-gaspillage comme par exemple l’harmonisation des dates de consommation sur les produits alimentaires ou généralisation de la pratique du « doggy-bag » en restauration ;
- Créer les conditions de financement en corrélant le prix (monétaire) et le coût (environnemental) de l’alimentation avec un bonus / malus.