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La semaine dernière, Marie-Pierre Membrives, cheffe du projet « Cantines Rêvolution » au sein de l’Association de l’Alimentation Durable, présentait les résultats d’une étude IFOP sur un état des lieux des perceptions et satisfactions des familles (parents et enfants) envers les cantines. Un sujet très émotionnel pour lequel « Cantines Rêvolutions » souhaite contribuer en apportant du rationnel, mais surtout en rassemblant toutes les bonnes volontés afin de repositionner l’enfant au cœur de la restauration scolaire.
Selon Marie-Pierre Membrives : « ces résultats appellent au changement en matière de contenu de l’assiette et plus largement de pédagogie alimentaire auprès des enfants, mais aussi des familles quand on réalise qu’au pays de la gastronomie : la moitié des parents sont insatisfaits de la cantine, seuls 1/3 des enfants apprécient la cantine et quand ils l’apprécient, c’est pour les moments partagés avec leurs camarades et quand les enfants n’aiment pas la cantine, c’est en grande majorité (82%) parce qu’ils n’aiment pas les repas qui leur sont servis ». Les résultats clés de l’étude sont détaillés dans le numéro d’Avril 2024 de 60 Millions de Consommateurs.
Marie-Pierre Membrives, cheffe du projet « Cantines Rêvolutions »
Un sujet essentiel qui contribue entre autres à façonner durablement notre rapport à l’alimentation. Ce qui fait dire à Evelyne Debourg, élue meilleure cantinière de France et aujourd’hui consultante culinaire, conférencière et auteure : « On a 8 ans pour éduquer au goût ». Un sujet qui soulève aussi la question des inégalités dès le plus jeune âge.
Mais, un sujet complexe et disparate en fonction des territoires, pris, dans les faits entre de multiples contraintes (budget, main-d’œuvre, temps passé à table…).
De gauche à droite : Erwan de Gavelle (ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté, Oumou Niang-Fouquet, ville du Havre, Leyla Temel (ville de Saint Denis) et Evelyne Debourg (consultante culinaire, conférencière et auteure).
Je retiens pour ma part 3 leviers essentiels abordés lors de ces échanges :
1️⃣ RECONNECTER les cantines aux spécificités de leur propre territoire et les reconnecter aussi en particulier avec leur amont agricole en adaptant par exemple les critères de la demande publique aux contraintes des agriculteurs.
2️⃣ Jouer la carte de la TRANSPARENCE et de la PEDAGOGIE pour lutter contre la défiance que ce soit en direction des parents comme des enfants. Pour FABIEN PRADON, chargé de restauration à la ville d’Antony : « L’enfant doit avant tout comprendre ce qu’il y a dans son assiette ». C’est aussi le sujet de fond de l’éducation à l’alimentation que certains acteurs autour de la table ont mis en place avec succès.
3️⃣ Accompagner et FORMER les cuisiniers pour entre autres renforcer la capacité de séduction de l’alimentation végétale, un véritable challenge pour accompagner l’évolution durable des comportements.
Sur ce sujet, de nombreuses collectivités visionnaires et engagées, mais aussi des chefs et cheffes des cantines de France ouvrent déjà la voie. Ils méritent davantage de reconnaissance et seront bientôt à l’honneur dans une publication co-signée avec Marie-Pierre Membrives à venir dans StripFood.
À cette occasion, et dans le cadre de la préparation de cet article, si vous avez des noms d’acteurs et d’actrices qui font déjà bouger les cantines et qui méritent ce coup de projecteur, merci de nous contacter à contact@stripfood.fr