D’où viennent les pâtes que nous consommons ? Comment ont-elles été produites ? Par qui ? Quel impact de leur emballage ? Autant de questions légitimes quand on sait que 73% des Français en mangent au moins une fois par semaine et que 49% des Millenials en mange même plusieurs fois par semaine selon une étude YouGov menée en 2022.
Derrière ce produit simple (du blé dur et de l’eau), cocorico, le premier acteur de la filière blé dur est Français. Il s’agit de Panzani, semoulier pastier depuis 75 ans (Panzani représente 32% de Parts de Marché, Barilla 24,3% et Lustucru 3,7% en 2023 selon Circana). L’industriel, dont les usines sont principalement situées dans le sud-est de la France, se positionne comme le premier transformateur de la filière blé dur en France captant à lui tout seul 1/3 de la production totale française. Mais Panzani, c’est aussi des sauces pour pâtes et du couscous à marque Ferrero.
Cet acteur de poids entend bien continuer d’assumer son leadership avec entre autre au cœur de sa stratégie, la défense de la souveraineté alimentaire et la décarbonnation de son offre.
Si aujourd’hui, Panzani s’approvisionne déjà pour ses pâtes sur du blé dur 100% français, il ambitionne 100% de son blé dur français ET responsable à horizon 2025 (le bio ne semble en revanche pas vraiment au coeur de leur stratégie). Derrière cette allégation plutôt très générique, des engagements comme le fameux « sans résidus de pesticides », la mise en place de pratiques culturales favorisant la biodiversité ou encore le soutien de leurs 3 000 agriculteurs (à horizon 2025) via des contrats pluriannuels et des primes valorisant les bonnes pratiques agricoles. Mais surtout, « ce programme va permettre à lui seul de diminuer notre empreinte carbone de 10 à 15% via l’obligation de raisonner la fertilisation azotée avec des outils d’aide à la décision ou encore la possibilité de produire des variétés de blés avec des taux protéiques plus bas » assure Cécile Renault, la Directrice RSE du groupe.
Mais au-delà du blé dur, Panzani compte bien aussi relancer la filière de la tomate française, à ce jour approvisionnée en Espagne et en Italie. Un véritable challenge quand on sait que la filière française est largement déficitaire. En effet, la production française de tomates est de 150 000 tonnes vs un besoin des industriels français de 1 100 000 Tonnes et ceux (à date) de Panzani de 100 000 tonnes. «
« On ne peut cependant pas se permettre d’être dépendant d’un seul bassin » lance Albert Mathieu, le PDG de Panzani. Mais l’industriel s’engage à l’horizon 2030 sur une filière 100% responsable en travaillant notamment avec l’Espagne et l’Italie sur la préservation de la ressource en eau, la santé des sols ou encore la diminution des intrants.
Quand on interroge l’industriel sur ses emballages plastiques (alors que de nombreux concurrents proposent des pâtes en étuis en carton), Panzani réplique aussitôt : cet emballage dont l’épaisseur a été réduite au minimum et de plus en monomatériau est 100% recyclable. Si on considère l’impact logistique globale, il reste donc 6 fois plus léger que le carton ! Le match est clairement pour lui en faveur du plastique qu’il assume complètement.
Enfin, questionné sur les prix des pâtes qui ont fortement augmenté depuis 2 ans via 3 hausses successives, l’industriel assure que la demande (en croissance de 9%) n’aura pas été impactée. Panzani, fermement attaché à son encrage populaire, promet néanmoins une baisse du prix des pâtes dès le 1er juillet.