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Comme le disait Bruno Parmentier dans une interview pour la chaîne Thinkerview, « Dans les années 1950, les Français consommaient 140 litres de vin par personne. C’était énorme ! Aujourd’hui c’est 40 litres. Désormais, on n’achète plus le vin au litre mais en 75 cl et on ne trouve plus vraiment de piquette, de gros rouge qui tache… »
La montée en gamme de la filière a été amorcée depuis des années. Aujourd’hui, en réponse aux attentes de plus en plus fortes des consommateurs pour des produits avec moins d’additifs et plus respectueux de l’environnement, l’offre en vins alternatifs progresse fortement au côté d’une agriculture conventionnelle, elle aussi en mutation, qui continue de dominer à hauteur de 85 %. L’agriculture biologique représente quant à elle 14 % du vignoble français et la biodynamie, seulement 1 %.
Pour dresser le panorama de ces nouvelles offres et comprendre leurs spécificités, j’ai convié Romain Leycuras, qui signe ainsi sa deuxième contribution (« En France, pourquoi n’arrive t-on pas à parler de vin simplement ? ») à StripFood.
Stéphane BRUNERIE.
Mais comment s’y retrouver dans la jungle des labels environnementaux liés à l’alimentation ? Nul doute que vous vous êtes déjà posé cette question ou que vous vous êtes retrouvés confrontés à des reportages ou des articles où l’on vous dit : « Eh bien voilà, tout existe, rien n’est parfait », ou bien « il n’y a que ça de bien, le reste est à brûler »… Et vous de penser : « Mais qu’est ce qu’on choisit, alors ? On n’y comprend rien, on m’a donc embrouillé, menti ? »
Pas vrai ?
Pour éclairer ces questions, parlons de vin car, comme j’ai coutume de dire, lorsque l’on parle de vin on peut parler de tout, ou presque. C’est aussi un secteur qui innove beaucoup et a besoin de se renouveler régulièrement.
Depuis près d’un siècle, des labels et certifications environnementales apparaissent régulièrement dans le paysage agricole et viticole français, une affaire qui ne date pas d’hier. Nous sommes bien loin d’un simple effet de mode.
- Demeter en 1928
- Nature et Progrès en 1963
- Certification bio française en 1985
- Biodyvin & Terra vitis en 1998
- Le label européen bio en 2009
- Haute Valeur Environnementale en 2014
- Vin méthode Nature en 2020
Si c’est clairement le signe d’une belle vitalité du secteur de la viticulture qui se soucie de plus en plus de l’environnement, il faut bien reconnaître que cela devient beaucoup trop complexe pour les consommateurs, déjà submergés par des hordes de labels dans le secteur de l’alimentaire.
Avant de se lancer dans la description des différents types d’agriculture, il est capital d’avoir en tête quelques mots-clefs car c’est là que les différences vont se faire. Il est en effet capital de bien distinguer ce qui se passe dans les vignes « côté champs », d’une part, et dans les chais, d’autre part.
Important : 50 intrants autorisés ne veut pas dire qu’il y en a 50 dans tous les cas ! On parle bien là d’un seuil d’autorisation. Et dans tous les cas vous ne le saurez pas car le vin fait partie des rares produits alimentaires où il n’est pas obligatoire de mentionner la liste des ingrédients.
Malgré toutes ces explications, j’ai bien conscience que vous pourrez toujours être un peu démunis pour vous y retrouver dans le choix de vins. Et alors ? Ce n’est pas bien grave. Allez chercher le conseil des cavistes indépendants, restaurateurs-trices et vignerons-onnes passionné(e)s… Ils sauront vous détailler les méthodes de fabrication de ce que vous buvez et, de plus, c’est souvent très intéressant.
En général, les passionnés vont choisir des vins bien réalisés : leurs gammes bio, biodynamiques, natures, sont souvent bien étendues (car oui, souvent cela aide à faire de bons vins, mais nous reviendrons sur ce point une autre fois).
Pour finir, on en revient toujours au même : « In vino veritas ! »