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La semaine dernière, une nouvelle faisait irruption dans nos fils d’actualité : KFC annonçait (Les Echos) mettre en place le NutriScore sur ses produits en magasin (70 % des produits de l’enseigne de restauration rapide ont un Nutri-Score compris entre A et C selon les Echos NDLR).
Alors tout d’abord, je trouvais que c’était une bonne chose tant le Nutriscore a une légitimité, étant apposé par de nombreuses marques et ayant la caution d’une démarche quasi gouvernementale. Et les quelques informations à disposition (notamment source GROUPE IFOP & Vertone) montrent une note de confiance élevée toutes générations confondues.
Et puis je me suis vite senti très partagé sur cette nouvelle.
Quand je vois cette initiative de KFC France après celle de McDonald’s, autant je me réjouis qu’une plus grande transparence soit apportée, autant je me demande si on ne touche pas aux limites du système. Car en effet, j’estime qu’il y a une énorme différence entre la confiance et la compréhension.
Avec un burger au poulet frit en Nutriscore B, j’ai du mal à croire que cela n’induit pas une compréhension faussée sans autre information associée.
« De nombreuses expériences vécues lors d’études réalisées auprès de consommateurs montrent que le Nutriscore est utilisé en « valeur absolue » et non en « relatif », alors que c’est sa principale force de permettre de comparer des produits entre eux au sein de catégories similaires. Par ailleurs, avec un burger au poulet frit en Nutriscore B, j’ai du mal à croire que cela n’induit pas une compréhension faussée sans autre information associée. »
C’est même d’ailleurs la base de justification pour que certaines AOP soient exemptées de ce Nutriscore, jusqu’à trouver un relais via une élue à l’Assemblée,
ou même la base des échanges sur les produits nutriscore A mais avec des marqueurs d’ultra-transformation dans cet article de Slate.
Ceci amène même des pistes de réflexion associant Nutriscore & degré de transformation :
► Plus un système de notation se déploie et plus ses limites apparaissent dans des cas particuliers, et cela s’applique à beaucoup de sujets.
Une suggestion déjà pour KFC ? Mettez à disposition la brochure officielle qui permettra au consommateur de comprendre comment l’utiliser (via un QR code sur les affichages par exemple). C’est toujours mieux que rien.
Pour finir et paraphraser Rabelais, je dirais bien que « confiance sans compréhension n’est que ruine de l’intelligence » ou alors que la confiance, à défaut de ne pas exclure le contrôle, ne doit surtout pas exclure la compréhension. Misons sur l’intelligence des consommateurs et une meilleure éducation dès l’enfance, ce ne seront pas des efforts vains et nous y gagnerons toutes et tous.