Face à un éloignement de plus en plus important entre le producteur et le consommateur et face à une défiance de plus en plus grande, les labels et signes de qualité tendent à nous rassurer. Mais leur prolifération à de quoi questionner.
Bruno Parmentier
Bruno Parmentier
Bruno Parmentier est ingénieur de l’École des Mines de Paris. Après avoir effectué une bonne partie de sa carrière dans la presse et l’édition, il a également dirigé l’École Supérieure d’Agriculture d’Angers (ESA) pendant plus de dix ans. Il est l'auteur de « Nourrir l’humanité » et « Faim zéro » (Editions La Découverte), de « Manger tous et bien » (Editions du Seuil) et de « Agriculture, alimentation et réchauffement climatique » (Diffusion internet). Il est également animateur du blog et de la chaîne Youtube Nourrir-Manger.
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Crise agricole : va-t-on aborder enfin les questions de fond ? par Bruno Parmentier
par Bruno Parmentierpar Bruno ParmentierLe monde agricole redevient brusquement au cœur de l’actualité française et européenne. Une profession accablée, isolée, souvent désespérée (c’est une de celle où le taux de suicide est le plus important). Elle se trouve en première ligne de la lutte contre le réchauffement climatique et ne se sent pas assez soutenue. Elle réclame à la fois plus de soutien et plus de liberté : plus de subventions, le maintien d’exonérations, une aide pour négocier ses prix… et moins de normes, moins de comptes à rendre, moins de concurrence étrangère. Tentons de prendre du recul sur cette situation passionnée… et passionnante. La solidarité avec les agriculteurs est absolument nécessaire si on veut que nos petits enfants habitent une planète vivable.
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Bruno Parmentier : « Contrairement au ressenti, l’alimentation est plutôt bon marché en France »
par Bruno Parmentierpar Bruno ParmentierAlors que l’inflation impacte de façon inédite le prix de notre alimentation et qu’elle devient de plus en plus une variable d’ajustement pour les ménages, elle sert depuis des années d’étendard de communication à la grande distribution pour promouvoir des prix toujours plus bas. Mais pour Bruno Parmentier, contrairement au ressenti, notre alimentation serait plutôt bon marché.
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Bruno Parmentier : « Le prix du riz au plus haut depuis 15 ans va aggraver la faim en Asie et en Afrique »
par Bruno Parmentierpar Bruno ParmentierDeux pays dominent plus de 50 % de la riziculture mondiale : la Chine et l’Inde. Le réchauffement climatique menace structurellement cette production et on n’arrive plus à augmenter ni les surfaces ni les rendements dans la plupart des pays producteurs. À cela s’ajoute à court terme, la décision de l’Inde (avec des élections en vue), de fermer ses frontières et de privilégier sa propre population. Conséquence, malgré des stocks mondiaux au plus haut, le prix du riz fait peser le risque d’aggravation de la faim dans de nombreux pays d’Asie et d’Afrique où cette céréale est au cœur de l’alimentation.
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[Grand format] De l’eau pour manger s’il vous plait ! par Bruno Parmentier
par Bruno Parmentierpar Bruno ParmentierLes défis liés à l’eau n’ont jamais été aussi importants : 2 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable, le manque d’accès à l’eau potable, à l’hygiène et à l’assainissement reste la première cause de mortalité dans le monde. Mais un autre aspect ne doit pas être négligé : aurons-nous assez d’eau pour… manger ? Car l’agriculture est de loin la première utilisatrice de l’eau douce et avec le dérèglement climatique, sécheresses et inondations vont se liguer avec les pollutions pour poser de nouveaux défis à l’agriculture, et donc l’alimentation mondiale. L’occasion de faire le point sur cette question complexe.
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[Grand Format] La France va-t-elle perdre sa souveraineté alimentaire ?
par Bruno Parmentierpar Bruno ParmentierDe nombreux débats sur la perte de souveraineté alimentaire de la France ont eu lieu au moment du salon de l’agriculture. Tentons de prendre du recul et de faire le point sur cette question.
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Il n’y a pas que le riz et le blé pour nourrir les hommes, il y a aussi le mil (ou sorgho)
par Bruno Parmentierpar Bruno ParmentierLes Nations-Unies ont décrété 2023 « Année internationale du Mil » (appelé aussi millet ou sorgho). L’idée est de réagir positivement aux problèmes alimentaires du monde issus de l’accélération du réchauffement climatique et à la guerre en Ukraine. Tout comme 2022 avait été celle de la pêche et de l’aquaculture, 2021 celle des fruits et légumes, et 2020 celle de la santé des végétaux. Et auparavant on avait eu droit aux années des légumineuses (2016), des récifs coralliens (2018), de l’agriculture familiale (2014) ou du quinoa (2013). Ces coups de projecteurs successifs ne permettent évidemment pas de changer la face du monde, mais ils contribuent positivement à la réflexion commune sur les « vrais » enjeux de nos sociétés.
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[Grand Format] L’agriculture peut-elle vraiment se passer d’engrais minéraux ?
par Bruno Parmentierpar Bruno ParmentierOn observe une raréfaction et un renchérissement considérable des engrais minéraux (azote, phosphore, potassium), depuis la reprise des affaires à la sortie de la crise COVID, mais surtout depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie, et les blocus qu’elle a entraînés. Cette crise, qui affecte de plein fouet l’agriculture mondiale, oblige à se reposer la question : peut-on se passer, entièrement ou partiellement, d’engrais minéraux pour nourrir correctement les 8 milliards d’habitants de la planète ? Faisons le point sur cette question essentielle.